TOMCK

    Tomsk, fondée en 1604 sur l’ordre du Tsar Boris Godounov, sur la rive droite de la rivière Tom, compte aujourd’hui plus d’un demi-million d’habitants. Cette ville, reconnue pour ses universités, m’a offert une très bonne vue des nombreuses facettes de la Sibérie. Ma première rencontre avec cette ville fut également mon premier contact avec la Russie. Cet été là, le dépaysement était total. Une foule d’images me reste de cette époque où je ne connaissais rien, pas même la langue russe. J’observais ce nouveau monde avec les yeux d’un enfant en prenant mes premières conclusions naïves : les piétons n’ont pas la priorité, les russes ont des dents en or, les moustiques sont énormes et ça fait mal, les russes sont très accueillants, la Vodka n’est pas chère, les cornichons sont presque aussi gros que des concombres …

     Lors de mes nombreux voyages à Tomsk, j’eu l’occasion de découvrir plus profondément ce pays et ces gens qui m’avaient si bien reçu lors de mon premier voyage. L’été fut l’occasion de visiter un centre de vacances, placé sur les terres d’un ancien kolkhoze et donnant une vue magnifique sur la nature avoisinante. Ce centre est également un centre de remise en forme. Moi-même malade d’une petite angine, on me proposa de tester une machine des années 60 dont la fonction était d’irradier grâce à des ultraviolets le fond de ma gorge… La jeune femme m’accompagnant était d’une telle insistance que je ne pu refuser une petite séance d’un quart d’heure. Croyez-le ou non, mais je ne me suis plus jamais plaint, en Russie, du moindre mal de gorge !

     Ce même été, j’eu l’occasion de travailler quelques jours dans un artisanat de gravure sur écorce de bouleau dans lequel une amie réalisait son stage. J’appris donc à travailler l’écorce qui est une spécialité de la région de Tomsk. Les spécialistes peuvent réaliser de véritables œuvres d’art, comme vous pouvez le voir ci-contre. Pour ma part, ce fus l’occasion de réaliser moi-même quelques souvenirs traditionnels de manière bien plus modeste.

     Tomsk, Sibérie, l’hiver fut encore une fois la découverte d’un nouveau monde. Il ne faut pas 2 secondes pour comprendre, lorsque l’on sort de l’avion, qu’un jean humide n’est pas suffisant à -30°C. La première respiration à cette température aurait pu s’accompagner d’un cri. J’étais redevenu un enfant. Il me fallait redécouvrir cette ville, son visage avait changé. Dans le bus les enfants me fixaient du regard en se demandant de quel pays je pouvais bien venir, mes vêtements étaient effectivement décalés. J’observais pour ma part la très grande classe de ces femmes habillées de fourrure avec leurs superbes chapkas.

     L’hiver rigoureux pousse à réunir les gens dans des soirées animées. Les saunas sont un de ces lieux conviviaux où les russes aiment à se retrouver. De véritables appartements munis de saunas sont mis à la disposition de groupes pour passer d’agréables et de chaleureux moments. Je retourne pour le troisième hiver de suite en Sibérie cette année, et j’espère que vous aussi tenterez cette expérience inoubliable.

    Romain Lefrançois (X02)